Cette année la qualité de l’eau du lac Héroux est à des niveaux que nous n’avons jamais vu auparavant. Lorsque l’on visualise le niveau de phosphore dans le lac c’est inquiétant. La dégradation de la qualité de l’eau semble s'accélérer tout d’un coup et il nous faut tous faire des efforts pour arrêter la tendance et donner une chance à notre lac!
Il revient à nous tous de faire un effort collectif pour protéger notre lac. Les études ont démontré que l’on peut ralentir considérablement, et même arrêter, l’étouffement des lacs! Mettre à jour (et aux normes) notre système de gestion de nos eaux usées, réduire notre consommation d'eau, choisir des produits sans phosphate, protéger et réparer les bandes riveraines sont tous des exemples d'actions que nous pouvons facilement prendre pour assurer la santé de notre lac.
Les nuisances environnementales occasionnées par le phosphore, notamment dans les milieux aquatiques, ne sont plus à démontrer. On le considère comme le principal responsable du processus d’eutrophisation. Le mot eutrophisation signifie « bien nourri ». On entend par le terme eutrophisation la conséquence d’une hyperfertilisation des eaux en éléments nutritifs qui créent un déséquilibre écologique. L’eutrophisation se manifeste par une augmentation des algues et une désoxygénation de la colonne d’eau. Les apports nutritifs comme le phosphore encouragent la prolifération de certaines plantes aquatiques "nuisibles" comme on peut le remarquer avec la Brasénie dans notre lac.
L’eutrophisation conduit à un bouleversement de la structure des peuplements d’algues. Par exemple, la prolifération d’algues indésirables telles les Cyanobactéries, dont certaines espèces peuvent produire des toxines. D’ailleurs, les fameuses algues bleues ont refait leur apparition cette année dans notre lac! La désoxygénation peut quant à elle favoriser le relargage des polluants associés aux sédiments (métaux, micropolluants). Sans compter les impacts économiques pour les zones de baignade (algues toxiques) et la perte de valeur des habitations riveraines.
Le phosphore est essentiel à la vie, c’est vrai. Élément fondamental du vivant, il est indispensable aux écosystèmes naturels comme à la production agricole. Les activités humaines (apports ponctuels : agriculture, eaux usées, expansion urbaine, industries) modifient cependant profondément son cycle. Parmi les conséquences, les écosystèmes aquatiques se dérèglent, des algues prolifèrent puis se décomposent en consommant l’oxygène nécessaire à de nombreuses espèces.
Cette année, le phosphore dans le lac a grimpé de façon considérable. Cela peut être dû en partie au temps très pluvieux. En effet, une seconde source de phosphore provient des apports que l’on nomme diffus (ou de sources diffuses). Ces apports sont principalement causés par l’érosion des sols et les eaux de ruissellement qui se retrouvent dans le lac. Par exemple, les champs d’épuration ne suffisent pas à filtrer les eaux usées efficacement lorsqu’il y a beaucoup de pluie. Les systèmes modernes comme l’Ecoflow n’ont pas ce problème car la filtration se fait dans un système couvert à l'abri des intempéries.
La lutte contre l’eutrophisation commence d’abord par la réduction et l’élimination des apports ponctuels (liés aux activités humaines) et le maintien d'une saine bande riveraine d’au moins 10 mètres autour du lac. Le traitement efficace des eaux usées domestiques et la réduction des polyphosphates (présents dans l’eau de Javel, les débouche tuyaux, les produits nettoyants pour le four et les dégraissants pour la cuisine, les produits pour les toilettes - blocs, gels, etc. - , les produits nettoyants pour la salle de bain, les lave vitres, les savons à vaisselle et produits pour le lave vaisselle, etc.) sont les deux plus importants facteurs permettant de réduire considérablement les apports ponctuels en phosphore dans les milieux aquatiques. La bande riveraine est aussi très importante car elle agit comme un filtre naturel et très efficace pour retenir les eaux de ruissellement (apports diffus).
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